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L'affaire du BND crée des tensions à Berlin

Philippe Pognan5 mai 2015

Un thème fait couler de plus en plus d'encre: l'affaire du BND, les services de renseignements extérieurs allemands accusés d'avoir coopéré avec la NSA américaine dans le domaine de l'espionnage industriel.

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Deutschland BND Abhörskandal Symbolbild
Bâtiment du BND à BerlinImage : picture-alliance/dpa/Paul Zinken

Une affaire qui provoque des tensions au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, les sociaux-démocrates questionnant le rôle d'Angela Merkel.

Angela Merkel Bundesadler
La chancelière Angela MerkelImage : Reuters/H. Hanschke

"Je n'ai aucun doute que la chancelière a répondu correctement à mes questions", a ainsi déclaré le chef du parti social démocrate Sigmar Gabriel, ministre de l'Economie et vice-chancelier dans la coalition gouvernementale de la chancelière conservatrice Angela Merkel … Mais il a ajouté: "si tel n'était pas le cas, si le BND avait réellement participé à de l'espionnage économique, cela serait un scandale et hypothèquerait gravement la confiance que l'économie allemande a dans la conduite de l'Etat".

Symbolbild BND und NSA Spionageaffäre
BND- NSA, même combat?Image : imago

La presse allemande y voit là une attaque en règle contre Merkel.

L'hebdomadaire Der Spiegel titre dans son édition en ligne :"Le vice-chancelier Gabriel prend ses distances avec la chancelière Merkel". Selon le magazine, "le conflit entre conservateurs de la CDU/CSU et sociaux démocrates du SPD devient de plus en plus clair".

Le quotidien populaire Bild constate : le chef du SPD "s'acharne sur Merkel" et explique : "le haussement de ton de Sigmar Gabriel contre la chancelière entre dans ses préparatifs de campagne en vue des législatives de 2017."


"Le vice - Chancelier cherche noise à la Chancelière. Il faut que quelque chose de grave se soit passé, croit aussi le quotidien Die Welt. "Mais cela n'est certainement pas l'affaire du BND. Cette affaire ne peut être qu'un prétexte ! Quand Sigmar Gabriel affirme qu'il s'inquiète de l'espionnage économique, cela paraît peu crédible. Essayer de détecter des entreprises qui, malgré les interdictions internationales, continuent de livrer des armements à des régimes agressifs, cela n'est pas de l'espionnage économique mais fait partie du métier de la NSA – et aussi, il faut l'espérer du BND. Non, Gabriel ne se fait pas de soucis pour l'économie mais pour lui-même, estime le journal. Jusqu'ici son parti continue de stagner dans les sondages d'opinion, et ne le laisse pas espérer que sa candidature à la Chancellerie pour 2017 puisse avoir des chances de succès. Et c'est pourquoi, il change maintenant de statégie," conclut Die Welt.

Bundeswirtschaftsminister Sigmar Gabriel
Le vice-chancelier et ministre de l'Economie Sigmar GabrielImage : picture-alliance/dpa/M. Gambarini

"Apparemment le SPD, le parti social démocrate voit dans cette affaire la chance de se positionner par rapport à la CDU, le parti chrétien –démocrate comme étant l'investigateur qui fait toute la lumière – un jeu qui n'est pas sans risques, estime le quotidien Neue Osnabrücker Zeitung."S'il existe quelques indices pour un scandale dans les services secrets, il n'existe toujours pas de preuves jusqu'ici. La tentative de prendre la Chancellerie en ligne de mire et par là indirectement la Chancelière pourrait se révéler n'être qu'un pétard mouillé. Et dans ce cas Sigmar Gabriel ne se serait pas mis en valeur, mais aurait massivement nui à lui-même et à son parti," conclut le journal.

Autre thème: la situation des migrants

Plusieurs journaux critiquent le fait que l'Union européenne n'a toujours pas trouvé d'accord commun réglant de manière précise le sort des migrants et demandeurs d'asile.

Asylbewerber in Griechenland 08.01.2015 Athen
Demandeurs d'asile en GrèceImage : picture-alliance/epa/O. Panagiotou

"Bruxelles doit trouver des quotas pour répartir les réfugiés et demandeurs d'asile, écrit ainsi la Mitteldeutsche Zeitung. Une formule qui ne met pas tout le monde à la même enseigne serait judicieuse : des quotas maximum pour chaque pays membre de l'Union européenne en relation avec le nombre d'habitants de chaque pays, sa puissance économique, son taux de chômage. Sans oublier un dédommagement pour les Etats qui supportent la charge de l'accueil et de la procédure d'asile en tant que pays d‘entrée, s'ils appliquent les standards humanitaires..."

"On ne doit pas se faire de faux espoirs, note le quotidien Eisenacher Presse qui craint que la mort de réfugiés en mer ne disparaîtra pas du jour au lendemain. "Aussi longtemps que les guerres, les tortures et autres violences n‘arrêteront pas dans les pays d'origine des migrants, les gens continueront de s'embarquer à bord de rafiots mal navigables."

Italien Flüchtlinge aus Palästina und Syrien 07.08.2014
Migrants recueillis par la marine italienneImage : picture alliance/ROPI