La Zlec, les putschs en Afrique, la restitution des oeuvres
12 juillet 2019"Les gouvernements sont plus souvent renversés par la force en Afrique que n’importe où ailleurs dans le monde, à quoi est-ce que ça tient ?". Voici le constat et la question que se pose la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Le quotidien de Francfort analyse les conditions favorables à une tentative de putsch.
Au Soudan, en Algérie, au Gabon, en Ethiopie : 75% des tentatives de coup d’Etat dans le monde ont lieu en Afrique. C’est ce qu’a mesuré une étude britannique qui a analysé l’instabilité due aux indépendances, à la Guerre froide et aux rivalités des grandes puissances occidentales sur le continent.
L’étude établit une corrélation entre le taux de démocratisation et la baisse des putschs.
En revanche, plus les dirigeants s’accrochent au pouvoir et plus les risques de renversement de leur régime par les armes sont importants.
La Zlec: tous moins un
A lire aussi dans la FAZ, une explication de la Zlec, la zone de libre-échange signée au sommet de l’Union africaine à Niamey par 54 Etats sur les 55 membres que compte l’institution. Seule l’Erythrée se tient à l’écart du projet censé voir le jour dès juillet 2020.
La Zlec représente plus d’1,2 milliard d’habitants et donc de consommateurs potentiels, un "marché gigantesque", écrit pour sa part la Süddeutsche Zeitung.
"Une chance historique" saluée par le BGA, une organisation allemande consacrée au commerce extérieur.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime toutefois que la réussite de cette entreprise dépendra du bon vouloir des Etats à faire tomber les barrières administratives qui persistent, notamment les droits de douane pour les investisseurs étrangers.
La Süddeutsche Zeitung prédit pour sa part que l’Afrique du Sud devrait sortir grande gagnante de la Zlec, elle qui a déjà une industrie et une économie de service développées.
Débarrasser l'Angola de la corruption
La Süddeutsche Zeitung consacre par ailleurs un article à João Lourenço. Le nouveau président angolais s’est engagé dans une lutte contre la corruption. La SZ relate les mesures prises contre les "saboteurs" et les oligarques du régime dos Santos qui avaient fait main basse sur les revenus pétroliers.
Restituer quelles oeuvres, à qui... et quand?
Autre thème qui intéresse les éditorialistes allemands : le report, annoncé par Paris, de la restitution des œuvres d’art spoliées durant la période coloniale. 2Que veut Macron ?", s’interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Le président français s’est vraisemblablement rendu compte qu’il serait difficile de tenir sa promesse de restitution rapide, confronté à la résistance des musées de son pays, à la loi, aux coûts engendrés par ces opérations.
L’hebdomadaire DIE ZEIT note, dans une interview avec le galeriste bruxellois Didier Claes, le regain d’intérêt pour l’ "art tribal" sur les marchés.
Le galeriste dit comprendre que les Africains, "qui ont été réduits en esclavage, colonisés, pillés, exploités"réclament désormais qu’on leur rende leurs œuvres, quitte à les prêter ensuite aux musées intéressés en Europe, comme c’est le cas pour des œuvres du Mali, prêtées au Louvre pour une durée de cent ans.
Revenu universel
"20 euros pour une vie meilleure". Sous ce titre, die tageszeitung se fait l’écho d’une initiative lancée par une ONG américaine, GiveDirectly, qui garantit un revenu minimum universel sans condition à 21.000 villageois du Kenya, ce qui leur permet de mettre de l’argent de côté et de réaliser leurs rêves. Comme Rauda, une veuve qui a créé une tontine et a pu s’acheter un troupeau qui lui permet de nourrir ses trois enfants.
A lire aussi dans la taz un article qui revient sur la condamnation du chef de guerre Bosco Ntaganda par la Cour pénale internationale.
Et dans Neues Deutschland, un reportage sur la colère des Juifs éthiopiens après le meurtre de l’un d’eux par la police israélienne.