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La paix en Casamance, un enjeu électoral

9 mars 2012

Au Sénégal, le conflit en Casamance dure depuis près de trente ans. Cette zone d'ombre est une épine dans le pied des deux candidats au second tour de la présidentielle du 25 mars prochain, Abdoulaye Wade et Macky Sall.

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A man holds up his voting card during Senegal's presidential elections in the capital Dakar, February 26, 2012. Senegal's President Abdoulaye Wade faces re-election on Sunday, having defied opposition efforts to block him from standing and warnings that his candidacy risked destabilising the usually tranquil West African state. REUTERS/Joe Penney (SENEGAL - Tags: POLITICS ELECTIONS)
Image : Reuters

Aucun des gouvernements qui se sont succédé depuis 1982 n'est parvenu à mettre un terme aux vélléités indépendantistes du MfdC, et encore moins aux violences qui sévissent toujours dans cette région du sud du pays.

A son arrivée au pouvoir en 2000, Abdoulaye Wade avait pourtant promis de régler le conflit casamançais en cent jours. Douze ans plus tard, la région est toujours en proie à des combats réguliers, entre l’armée sénégalaise et les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance. D’où les appels renouvelés, durant cette campagne, de la population de la région aux candidats pour mettre un point final aux violences.

Loin des yeux...

La Casamance, c’est loin de Dakar. La région est assez enclavée, coincée entre la Gambie et la Guinée-Bissau ; et les politiciens de la capitale ont tendance à éluder les affrontements réguliers dont elle est le théâtre. Mais en période électorale, chaque candidat se doit de rassembler. Aussi Abdoulaye Wade est-il attendu ce week-end à Ziguinchor, la capitale régionale. Avec un bilan mitigé à son actif, malgré l’accord de paix signé fin 2004 et resté lettre morte. Malheureusement son porte-parole n’était pas joignable cet après-midi.

Deux maître-mots : dialogue inclusif et cessez-le-feu

Menschen in Guinea-Bissau
Image : dpa

Son rival, Macky Sall, a prévu lui aussi de retourner dans la région, assure Seydou Guèye. Ce responsable de la communication de la coalition Macky 2012 explique que son candidat compte prendre en compte les doléances de la population pour faire revenir la paix:

« Un cessez-le-feu ne signifie pas forcément retirer les forces de sécurité et les forces militaires de cette partie du territoire national. Ca signifie simplement que nous avons besoin d’entendre les propositions de toutes les parties prenantes de façon apaisée. Donc un cessez-le-feu est une porte d’entrée importante pour donner un signal fort pour manifester la volonté de part et d’autre pour arriver à la paix. Le seul mot qui vaille, c’est le mot paix, et c’est la perspective dans laquelle s’inscrit Macky Sall, tout en assurant la sécurité sur l’ensemble du territoire et en prenant également en charge les problématiques liées à l’enclavement et aux problèmes de développement de la région puisque le Sénégal a besoin que cette région soit partie intégrante du territoire. »

Revendications de la population

Sur place, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance a décidé de solliciter Abdoulaye Wade et Macky Sall, pour qu’ils prennent des engagements concrets. Cette association rassemble des épouses et des mères de la région, qui en ont assez de perdre leurs fils et leurs maris dans les combats, .
Ces militantes avaient fait signer un mémorandum à 9 des 14 candidats au premier tour, et elles ont des questions précises à poser aux deux candidats toujours en course, sur la santé, l’éducation, les problèmes sociaux d’une région riche du point de vue agricole et qui pourrait être prospère, notamment grâce au tourisme, si elle retrouvait enfin une paix durable.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Anne Le Touzé