La nouvelle politique de défense allemande
29 janvier 2014Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, devant les députés du Bundestag a plaidé pour un engagement plus important de son pays à la réduction des conflits. La chancelière Angela Merkel, dans sa déclaration de politique générale, a précisé la position allemande, en rappelant que l'Allemagne est engagée non seulement dans des missions au Kosovo, mais aussi aux larges des côtes de Somalie ou du Liban :
"Nous ne voulons pas seulement poursuivre, mais aussi renforcer le mandat de formation des forces militaires au Mali. A cela s'ajoute la question de savoir comment l'Allemagne peut éventuellement aider la France, notre alliée, dans la mission de transition de l'Union européenne en Centrafrique. Je dis bien éventuellement. Il ne s'agit pas d'une mission de combat allemande, mais de notre capacité à sauver et à traiter des blessés. Pour nous, la règle est : aucun conflit ne peut être résolu par la seule solution militaire. La politique étrangère allemande est la mise en réseau des capacités civiles et militaires."
Plus d'engagement actif
L'histoire de l'Allemagne, son passé nazi, explique une partie de sa réticence traditionnelle à intervenir militairement. Pourtant le tournant a été marqué en 1999 par sa participation à l'intervention de l'OTAN au Kosovo. Aujourd'hui l'Allemagne, pays le plus peuplé d'Europe, géant économique, ne peut plus rester à l'écart des tentatives de solution dans les conflits internationaux, a fait remarquer le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. Mais pour le politologue Stefan Seidendorf, spécialiste des questions de défense à l'institut franco-allemand de Ludwigsburg, il s'agit plutôt d'une inflexion de la politique allemande. Reste que d'après un sondage récent, réalisé par l'hebdomadaire Stern sur 1000 personnes, 51% des Allemands estiment que la Bundeswehr, l'armée allemande, doit s'engager dans le cadre des missions humanitaires en Afrique. 43% y sont opposés...