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Guinée : la Cédéao brandit des sanctions progressives

Reliou Koubakin | Avec agences
23 septembre 2022

Les dirigeants ouest-africains ont décidé d’établir une liste de personnes à sanctionner. La junte guinéenne a critiqué le lieu de la tenue du sommet.

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Les dirigeants de la Cédéao au cours d'un sommet à Accra en juillet 2022
La Cédéao estime que la durée de la transition proposée par la Guinée est trop longue Image : FRANCIS KOKOROKO/REUTERS

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’est pas d’accord avec la marche de la transition en Guinée. Au cours d’un sommet extraoridnaire en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, les dirigeants ouest-africains ont annoncé jeudi (22.09.22) des sanctions progressives contre la junte militaire en Guinée. "Nous avons décidé de prendre des sanctions contre la Guinée", a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Omar Aliou Touray.

Sanctions graduelles de la Cédéao

Ces sanctions ne sont pas encore connues ni la date de leur annonce. "Très rapidement, le président en exercice de la Cédéao et le président de la commission de la Cédéao vont établir une liste de personnes à sanctionner et, de manière graduelle, appliquer ces sanctions", selon un document qui résume cette rencontre des dirigeants de la Cédéao.

Le chef de la junte guinéenne Mamady Doumbouya entre en fonction
Le colonel Mamady Doumbouya est à la tête de la Guinée suite au putsch de septembre 2021Image : Xinhua/imago images

Cette rencontre survient alors que la Cédéao et la Guinée ne s’entendent pas sur la durée de la transition. Conakry propose une durée de 36 mois avant le retour des civils au pouvoir. Une durée inacceptable pour l’organisation sous-régionale. Fin juillet, le président de la Cédéao, Umaro Cissoco Embalo avait pourtant assuré avoir convaincu la junte de réduire la durée de la transition à deux ans.

Avant même la tenue de réunion à New York, la junte avait déploré le lieu de son organisation. Le porte-parole de la présidence guinéenne, le colonel Amara Camara, a critiqué une réunion tenue "à des milliers de kilomètres" de l’espace sous-régional et un "manque de rigueur".

"Le bon sens et le respect de notre sous-région voudraient que l'on s'abstienne d'organiser des sommets de la Cédéao en dehors des terres d'Afrique de l'ouest", a indiqué le colonel Amara Camara.

Une délégation au Mali

Le sommet extraordainaire de la Cédéao s’est aussi penché sur l’affaire des militaires ivoiriens détenus au Mali. L’organisation a décidé de dépêcher les présidents du Ghana, du Sénégal et du Togo à Bamako "pour obtenir leur libération", a indiqué le président de la Commission de la Cédéao Omar Aliou Touray. Ces dirigeants sont attendus mardi (27.09.22) au Mali.

Le bâtiment prinicpal de l’aéroport de Bamako
La sécurité aurait été renforcée à l’aéroport de Bamako depuis le début de l’affaire des militaires ivoiriensImage : Thomas Trutschel/photothek/picture alliance

La Côte d’Ivoire avait demandé il y a quelques jours la tenue d’un sommet et réclamé même des sanctions. Le Mali avait mis en garde contre toute instrumentalisation de la Cédéao par Yamoussoukro. Bamako a ajouté que l’affaire des militaires ivoiriens est "purement judiciaire et bilatérale".

Les 49 soldats devaient, selon la Côte d’Ivoire, participer à la sécurité des Casques bleus au Mali. La junte malienne les considère comme des mercenaires. Trois soldates ont été récemment libérées pour des raisons humanitaires.