La bataille entre la SuperLeague et l'UEFA a commencé
20 avril 2021Hier soir , Florentino Perez s'est exprimé à la télévision espagnole. Le président du Real Madrid, qui vient d'être nommé à la tête de la SuperLeague, a assuré que si une telle compétition a été créée, c'est avant tout pour sauver le football. Et que pour le sauver, il fallait de l'argent, et donc vendre le meilleur produit possible :
"Qu'est-ce qui est attractif ? Le fait que les plus grands joueurs du monde s'affrontent. La compétitivité, c'est ce qui a de la valeur en télévision, donc plus de revenus seront générés", a déclaré le patron du plus grand club de football au monde. "Ce n'est pas une question de riches ou de pauvres. Je ne possède pas le Real Madrid. C'est un club qui a des membres, et ce que je fais, je le fais pour le bien du football. Nous essayons de sauver le football, qui vit des moments critiques".
La position dure de l'UEFA
Une réponse aux propos d'Aleksander Čeferin, qui s'était exprimé un peu plus tôt dans la journée. Ulcéré par le comportement des dirigeants des clubs dissidents, à l'instar du Real Madrid, de la Juventus ou encore de Manchester United, le président de l'UEFA a promis des sanctions dures, notamment pour les joueurs.
En accord avec la FIFA, Aleksander Čeferin a déclaré que les joueurs participant à la SuperLeague pourraient se voir refuser le droit de porter à nouveau le maillot de leur équipe nationale. Le but est clair pour Aleksander Čeferin : mettre à mal cette SuperLeague qui vient de voir le jour :
"Les 55 associations membres sont unanimes : elles sont contre ces plans cyniques qui sont complètement contre ce que le football doit être. Le football est devenu le sport le plus populaire au monde grâce à une compétition ouverte, l'intégrité et le mérite sportif. Nous n'autoriserons jamais un tel changement. Jamais", a martelé le président de l'instance dirigeante du football européen.
Une bataille juridique loin d'être gagnée
Aleksander Čeferin, tout comme les dirigeants des clubs de SuperLeague, s'attendent à mener des batailles sur le plan judiciaire dans les prochaines semaines. L'UEFA doit tout de même faire attention à ne pas se croire en position de force, car juridiquement parlant, son cas peut apparaître épineux, comme l'explique Mark Orth, avocat du sport :
"Imaginez si Amazon ou Google faisaient la même chose. Imaginez si quelqu'un qui proposait des biens sur Amazon n'était pas autorisé à le faire ailleurs. Cela ferait un tollé", analyse Mark Orth. "Comparez maintenant Amazon et l'UEFA : l'UEFA est en situation de monopole, elle a 100% des parts de marché quant à l'organisation des matchs de football et est différente d'Amazon. Amazon existe depuis quelques années seulement, là où l'UEFA est en situation de monopole depuis plusieurs décennies. De mon point de vue, c'est plutôt clair".
Les prochains jours et les prochaines semaines risquent donc d'être mouvementés. A voir d'ailleurs comment la présente édition de la Ligue des Champions va s'achever : en effet, trois des quatre clubs actuellement présents en demi-finales font partie de la nouvelle SuperLeague.