L'armée israélienne se retire de Jénine
5 juillet 2023Tirs de drones, hélicoptères de combats, missiles, des centaines de soldats accompagnés de bulldozers et de blindés au sol : ces 48 heures passées auront donné lieu au raid le plus important depuis vingt ans en Cisjordanie occupée.
Il faut remonter à 2002 pour se souvenir d’une opération militaire de cette ampleur, lorsque l’armée israélienne avait assiégé Jénine pendant près d’un mois.
Cette fois encore, le bilan est lourd. Douze Palestiniens ont été tués, une centaine ont été blessés. Côté israélien, on compte un mort dans les rangs de l’armée.
Des représailles à Tel Aviv, en Israël, ont également fait sept blessés, lorsqu’un homme a foncé avec sa voiture sur des piétons dans une rue commerçante, avant de sortir du véhicule dans l’intention de poignarder des passants, selon la police. Un acte de vengeance salué par le mouvement islamiste palestinien du Hamas.
Camp de réfugiés de Jénine
A Jénine, près de 3.000 habitants, sur les 18.000 que compte un camp de réfugiés en périphérie de la ville, ont pris la fuite. Ce camp est l’un des plus pauvres de la région et constitue un bastion de plusieurs groupes armés palestiniens, dont la Brigade de Jénine.
L'armée israélienne estime que des membres du Hamas font partie de cette Brigade, dont elle dit avoir visé un centre opérationnel. Le ministère israélien de la Défense assure que ses soldats "sont intervenus dans des dizaines de sites où des terroristes fabriquaient des munitions, des explosifs et différentes sortes d'armes".
Aujourd’hui, l’armée se retire et laisse derrière elle un paysage de désolation. Dans le camp de réfugiés, des maisons ont été démolies, des voitures calcinées et les rues sont remplies de gravats.
Extension des colonies
Cet épisode n’est que le dernier en date d’un cycle de violences qui ne cesse de s’aggraver. 2022 a été une année particulièrement meurtrière, avec plus de 150 Palestiniens et plusieurs dizaines d’Israéliens tués (selon l’Onu)
Et ces six derniers mois ont été marqués par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement israélien qui n’a jamais été aussi à droite et aussi nationaliste.
Visite sur l’esplanade des Mosquées malgré la situation explosive, appel à l’expansion d’une colonisation décomplexée et déclarations chocs : Itamar Ben-Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure et chef du parti d’extrême droite (Force juive), allié à Benjamin Netanyahu, multiplie les provocations, jusqu’à engendrer l’ire des Etats-Unis et la consternation du Conseil de sécurité des Nations unies.