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MigrationItalie

Migrants bloqués en mer, l’Italie défie l'Union européenne

Marco Wolter | Avec agences
9 novembre 2022

Deux semaines après l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir, des navires humanitaires sont à nouveau interdits de faire débarquer des migrants sauvés en mer.

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Des migrants débarquent d'un navire humanitaire et descendent à quai par une passerelle
Les passagers de trois bateaux ont été finalement autorisés à débarquer ce mardi.Image : Massimo di Nonno/AP Photo/picture alliance

Ce sont des scènes désormais bien connues au large des côtes de l’Italie. Des navires humanitaires, avec à leur bord des centaines de migrants sauvés en mer Méditerranée, attendent en vain de pouvoir accoster dans un port italien.  

Il a fallu d’âpres négociations pour que les autorités italiennes acceptent de faire débarquer les passagers de trois bateaux, dont le navire Humanity en Sicile, où des migrants avaient entamé une grève de la faim.  

Mais un quatrième bateau, l’Ocean Viking, avec à son bord 234 migrants, attend toujours. L’ONG qui opère ce navire, SOS Méditerranée, dit se retrouver face à une "impasse totale du côté de l’Italie".  Les autorités italiennes auraient refusé plus de 40 demandes d’accoster.  

Des migrants secoururs et ayant débarqué font la queue sur un quai
Ce groupe de migrants a pu quitter le navire humanitaire Geo Barents pour débarquer à Catane, en SicileImage : Massimo di Nonno/AP Photo/picture alliance

Bras de fer entre Rome et Bruxelles 

C’est le premier bras de fer entre le nouveau gouvernement italien, entré en fonction il y a à peine deux semaines, et l’Union européenne. Le message est d’ailleurs clair, comme l’a exprimé le chef de la diplomatie italienne : Rome veut forcer Bruxelles à aider l’Italie davantage.   

Le pays, de par sa proximité avec les côtes nord africaines, est l’une des premières portes d’entrée en Europe des migrants qui traversent la Méditerranée.   

Les partis de droite, qui ont pris le pouvoir et porté la leader d’extrême-droite Georgia Meloni au poste de présidente du conseil, n’avaient pas caché, pendant la campagne, leur intention de stopper l’immigration. 

Un scénario bien connu

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo Pantedosi, a expliqué que l’Italie se comportait "avec humanité mais en restant ferme sur ses principes".   

L’homme était, en 2019, chef de cabinet du ministre de l’Intérieur de l’époque, un autre Matteo : Matteo Salvini. Celui-ci avait déjà, en 2018, interdit de façon systématique le débarquement de migrants sauvés en mer dans les ports italiens.    

Maintenant que la droite conservatrice est revenue au pouvoir, Rome semble rejouer cette partition, en estimant que l’Italie porte le fardeau de la migration vers l’Union européenne. Et ce d’autant que selon le règlement de Dublin, l’Italie est responsable du traitement des demandes d’asile de ceux et celles qui arrivent en Europe par son territoire.   

Selon les chiffres officiels italiens, plus de 88.000 migrants sont arrivés cette année sur les côtes du pays. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais