Il y a dix ans, la fin de l'intervention militaire de l'OTAN au Kosovo
10 juin 2009Après 78 jours de bombardements, le président serbe Slobodan Milosevic devait se plier aux exigences occidentales. 10 années plus tard, le Kosovo, qui a déclaré son indépendance unilatérale de la Serbie en février 2008, est en fait toujours dépendant de la protection de la communauté internationale. 15.000 soldats de la Kfor, -dont aussi des soldats allemands-, assurent toujours la sécurité de ce territoire. En outre depuis décembre 2008 la mission européenne de justice et de police, Eulex, est progressivement mise en place au Kosovo.
La guerre contre l’OTAN était perdue d’avance pour la Serbie. Le Secrétaire d’Etat du ministère serbe pour le Kosovo, Oliver Ivanovic, critique l’obstination du président de l’époque Slobodan Milosevic et de son régime :
"Il n’y a pas de doute: c’était une défaite prévisible pour la Serbie, nous n’avions aucune chance contre, -à l’époque- les 18 alliés de l’OTAN. C’était une politique insensée avec toute une série de fautes contre un groupe ethnique, celui des Kosovars albanophones et leurs voisins. Et c’est cette politique qui a finalement mené à ce que le monde entier, - même les alliés de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale - ait été contre nous."
Depuis le 17 Février 2008 , le Kosovo est un Etat indépendant reconnu par 60 pays dont la plupart de ceux de l’Union européenne et par les Etats-Unis. A l’exception de la Serbie elle-même et de la Bosnie-Herzégovine, tous les Etats issus de l’ancienne Yougoslavie l’ont aussi officiellement reconnu. Si l’on en croit le ministre de l’ Intérieur du gouvernement de Pristina, le Kosovo est un pays sur, stable et démocratique. Zenun Pajaziti:
"Malgré toutes les difficultés rencontrées, le Kosovo est un pays tout à fait stable. La sécurité est souvent encore un problème politique au Kosovo et nous devons continuer d’oeuvre pour obtenir la confiance de tous les groupes ethniques. Mais les institutions du Kosovo accordent une valeur particulière aux droits des minorités, et, grâce au soutien de la KFOR et de la mission EULEX , les progrès seront encore plus rapides et dynamiques.“
Du point de vue serbe par contre, dix ans après la guerre, le Kosovo n’est ni un pays libre, ni un pays sur". Aujourd’hui les Serbes se sentent discriminés par la majorité albanophone, et parfois menacés, malgré la présence de 15.000 soldats de la KFOR et de 2000 policiers internationaux qui veillent au maintien de l’ordre. Une situation calme dans l’ensemble, mais qui reste malgré tout tendue et instable. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier:
"Les tensions ethniques existent toujours dans les Balkans, mais- et c’est ce qui est décisif- le fantôme de la guerre a disparu. Cependant malgré tous les progrès réalisés au Kosovo et dans toute la région, la présence militaire internationale restera encore nécessaire un certain temps."
C’est pourquoi, fin mai, le mandat de la Bundeswehr, l'armée allemande au Kosovo a été prolongé d’un an. Outre les problèmes sécuritaires et ethniques, le Kosovo doit aussi assurer le développement de son économie, mener la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. C’est pourquoi les Kosovars, Serbes comme albanophones ne souhaitent pas un départ rapide des troupes internationales déployées au Kosovo.