Horst Seehofer, roi de Bavière
16 septembre 2013La même photo de Horst Seehofer, les bras levés en signe de victoire, s'affiche en Une de la Frankfurter Allgemeine Zeitung et de la Süddeutsche Zeitung. C'est une victoire nette et sans équivoque, analyse le quotidien de Munich tout en remarquant : il n'y a guère qu'en Bavière que l'on peut voir un parti avoir la majorité absolue. Mis à part la débâcle lors de la précédente élection, en 2008 (la CSU n'avait obtenu que 43% des voix), l'Union chrétienne sociale a toujours été à elle seule plus forte que tous les autres partis réunis. Ces cinq prochaines années, Horst Seehofer sera le Roi Soleil de Bavière.
Cela fait 50 ans que la CSU est à la tête de la Bavière, rappelle Die Welt. Le Land le plus prospère d'Allemagne a ses propres règles politiques. Nulle part ailleurs, on ne trouve ce mélange entre culottes de cuir traditionnelles et modernisme en filigrane. C'est ce mélange qui explique le succès du parti conservateur, mais aussi la personnalité de Horst Seehofer qui a réussi à réformer la CSU et défini un nouveau credo : le parti est au service du peuple et non plus inversement.
Pour die tageszeitung, Horst Seehofer a surtout réussi à se mettre en scène, avec beaucoup d'habileté et sans aucun scrupule. Pour éviter de répéter le scénario de 2008, la CSU a joué la carte de la souplesse. Sur tous les sujets, Seehofer s'est placé du côté des sondages, caressant l'électeur dans le sens du poil et faisant croire que le roi était désormais à l'écoute de ses sujets. Mais son image d'autorité et de droiture n'est qu'une mascarade. La CSU est devenu un parti aux contours vagues. Dans le fond, Seehofer imite la maîtresse du consensus : Angela Merkel.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung commente la chute libre des libéraux, qui sont bien loin des 5% nécessaires à leur maintien au parlement régional. C'est une expérience douloureuse pour le FDP, après son succès de 2008. Mais les libéraux ont pris trop de libertés ces cinq dernières années et entraîné leur propre perte. Les mauvais scores du FDP et des Verts sont un mauvais présage pour les législatives de dimanche prochain, estime Die Welt, tandis que la Süddeutsche voit déjà s'annoncer une grande coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates.