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La volte-face de certains opposants au Tchad

21 avril 2023

Plusieurs experts estiment que certains opposants de l'époque d'Idriss Déby, notamment Saleh Kebzabo, ne servaient que d'alibi démocratique.

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Tchad | Ouverture du dialogue national à N'Djamena
Le dialogue national a suscité de l'espoir pour une transition réussieImage : Aurelie Bazzara-Kibangula/AFP/Getty Images

Les deux ans de transition de Mahamat Idris Déby Itno ont parfois donné l’impression d’une volonté de réconciliation. Comme par exemple lors du pré-dialogue de Doha entre le pouvoir tchadien et les groupes politico-militaires, suivi par le dialogue national qui s'est tenu pendant plusieurs jours à N’Djamena.

Toutefois, le principal groupe rebelle,  le Front pour l'Alternance et la Concorde, a refusé pour sa part de participer à ce processus. Mais il y a aussi que la violence et les tueries survenues lors des manfestations ont terni l'image de cette transition.

Une transition dont l'image est ternie par la violence

L’événement le plus tragique concerne la répression,  le 20 octobre , d’une manifestation contre la prolongation de la transition, au cours de laquelle plus d'une cinquantaine de manifestants ont été tués par les forces de l'ordre. 

La société civile annonce pour sa part un bilan beaucoup plus lourd de plusieurs centaines de victimes. Un massacre qui discrédite l'actuel Premier ministre et ancien opposant, Saleh Kebzabo, selon Abakar Assileck, président de la Marche des patriotes pour la renaissance du Tchad.

"Saleh Kebzabo et les autres sont dans la complicité la plus nauséabonde parce que quand les gens étaient sortis pour manifester, c'est Kebzabo lui-même qui a dit que ces gens étaient venus pour une insurrection militaire. Donc, honnêtement, on est dépassé. Ils sont compromis à jamais. Ils se contredisent alors qu'avec Deby père, ils étaient des opposants farouches".

Tchad | Manifestations à Ndjamena
L'événement du 20 octobre 2022 a terni l'image de la junte au pouvoirImage : Le Visionnaire/REUTERS

Étaient-ils de vrais opposants?

Mais ces ralliements à la junte au pouvoir n’ont rien de surprenant pour Helga Dickow, spécialiste allemande du Tchad. Selon elle, Saleh Kebzabo servait d’alibi démocratique et n’a jamais été un véritable opposant.

"Saleh Kebzabo et les autres n'étaient que des figurants. Idriss Déby voulait qu'ils soient là pour montrer au reste du monde qu'il y avait une opposition mais ce n'était rien comme opposition. Il faisait avec eux des mises en scène, notamment pendant les élections, pour montrer qu'il y avait des opposants".

Depuis les événements du 20 octobre, plusieurs opposants dont Succès Masra ont décidé de quitter le Tchad. En les incitant à partir, Mahamat Déby Itno chercherait ainsi à écarter toute véritable opposition pour se maintenir au pouvoir.