Le problème avec la police en France
Nahel, c’est le nom de l’adolescent tué à Nanterre, près de Paris, par un policier. Sa mort a provoqué des émeutes dans plusieurs villes de France. Le jeune homme de 17 ans a été tué à bout portant par un agent dans le cadre d’un contrôle routier auquel il tentait de se soustraire. Le jeune homme n’avait pas de permis de conduire, mais il n’était pas armé.
Cette violence policière a été filmée et la vidéo postée sur les réseaux sociaux, ce qui a provoqué des émeutes dans de nombreux quartiers populaires, en France et même en Belgique. En réponse, le président français Emmanuel Macron a convoqué une cellule de crise, condamné des "violences inexcusables", appelé au calme et fait déployer des dizaines de milliers d’agents pour éviter de nouveaux heurts nocturnes. Ils étaient 5.000 à Paris. Le chef de l’Etat a même quitté, vendredi dernier, le sommet européen de Bruxelles avant la conférence de presse finale.
Certaines villes ont décrété des couvre-feu temporaires, la nuit, dans l’espoir, aussi, d’empêcher les affrontements entre les jeunes et la police. La marche blanche organisée à l’appel de la famille de Nahel, jeudi dernier, a elle aussi été émaillée de violence.
Rien qu’au cours de la troisième nuit d’émeutes, entre jeudi et vendredi, l’agence FP faisait état d’environ 249 policiers et gendarmes blessés, mais aucun gravement. Plus de 665 personnes ont été interpellées sur le territoire.
Quant au policier auteur du tir mortel, il a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
Cette affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer.
Nous allons tenter de comprendre ces violences de la part de la police en France et pourquoi la police allemande utilise d’autres méthodes.
Mais pour commencer, afin d’écarter les malentendus : oui il existe aussi des cas de violences policières en Allemagne.
En revanche, elles débouchent rarement sur des émeutes dans les banlieues.
Droits et Libertés est une émission préparée, produite et présentée par Sandrine Blanchard
Avec un merci cette semaine à Rainer Hudemann, professeur émérite des universités Sorbonne, à Paris, et de la Sarre, en Allemagne, à Dieter Gosewinkel, historien et juriste à la Freie Universität de Berlin et Andrea Kretschmann, sociologue de l’Université de Lüneburg et chercheuse associée au Centre Marc Bloch à Berlin.