Fin du sommet de l'OTAN à Bucarest
4 avril 2008On le disait de mauvaise humeur mais c'est finalement un Vladimir Poutine souriant, satisfait et sûr de lui, qui est sorti du conseil Otan - Russie: "sans la Russie, rien ne va plus!" a-t-il déclaré. Certes, tous les contentieux sont loin d'être réglés mais celui qui n'est plus que pour quelques semaines le chef du Kremlin a jugé le dialogue avec ses collègues de l'Otan "très ouvert et très constructif".
Il n'en reste pas moins que l'élargissement vers l'Est de l'organisation du Traité de l'Atlantique Nord, créée en 1949, inquiète profondément les Russes. Comme l'a souligné le journal Gazeta, "le processus d'entrer dans l'Otan a été retardé, mais pas annulé". Et Vladimir Poutine de mettre en garde les dirigeants de l'Alliance:
„L'apparition d'un bloc puissant à nos frontières sera considéré en Russie comme une menace directe contre notre sécurité“
Pour l'heure, l'Otan s'est contentée d'inviter uniquement l'Albanie et la Croatie. La Macédoine, l'Ukraine, la Géorgie, autres pays candidats à l'adhésion, devront quant à eux patienter. En ce qui concerne les deux anciens satellites de l'ex URSS, les dirigeants de l'alliance se sont engagés à les accueillir à long terme. Une façon de montrer que ce n'est pas à la Russie de décider qui peut ou non adhérer à l'Otan... ce à quoi Vladimir Poutine rétorque : "on a compris pourquoi l'on a crée l'Otan mais maintenant l'URSS, le bloc de l'Est n'existent plus", autrement dit à quoi bon... Réponse de la chancelière allemande, Angela Merkel:
„L'OTAN n'est dirigé contre personne à proprement parler et surtout pas contre la Russie. Bien sûr elle est dirigée contre les puissances qui ont recours à des activités terroriste ou qui violent les zones de sécurité mais la Russie est un partenaire“
Un Etat partenaire que les 26 pays membres ont essayé d'associer plus étroitement, en vue notamment de l'arrivée prochaine d'un nouveau chef au Kremlin en la personne de Dmitri Medvedev. C'est ainsi que les Etats-Unis ont proposé à la Russie de participer avec eux et l'Otan à un système antimissile qui la protégerait aussi. Ceci dans le cadre du projet de bouclier anti-missile américain, pour lequel George W. Bush a réussi à décrocher le soutien de l'Alliance. Un soutien qui lui sera sans doute fort utile lors de son dernier tête à tête présidentiel avec Vladimir Poutine, ce week-end à Sotchi.