Fin de la visite de François Louncény Fall au Tchad
18 janvier 2018DW: Vous avez rencontré les autorités tchadiennes ainsi que l'opposition et la société civile. La question du forum national, des élections législatives étaient au centre des échanges avec les différentes parties.
Louncény Fall: Nous avons eu plusieurs consultations avec les partis politiques, aussi bien la mouvance présidentielle qu'avec l'opposition en vue d'emmener les différentes parties et particulièrement les partis de l'opposition à revoir leur position et à participer à ce forum qui a notre avis, est déterminant pour l'avenir du Tchad. A la suite des consultations que nous avons eues, l'opposition a accepté le principe de participer au forum mais sous certaines conditions. Ce qui constitue déjà une grande avancée. Nous allons poursuivre donc les consultations avec le gouvernement pour essayer d'améliorer cette position.
DW: Cela fait deux ans que les élections sont attendues au Tchad. Le président Deby a annoncé l'organisation de ces élections dans un contexte économique difficile. Est ce que les Nations Unies sont prêtes à aider le Tchad à organiser ces élections ?
Louncény Fall: Absolument, nous avons d'ailleurs reçus une requête officielle du gouvernement tchadien demandant l'assistance électoral des Nations Unies. Et donc, une équipe technique viendra au mois de février pour évaluer les besoins électoraux du Tchad pour l'organisation de ces élections législatives saluées par toute la communauté internationale.
DW: Des rapports de plusieurs organisations nationales et internationales accusent le régime du président Deby de graves violations des droits de l'Homme sans la moindre réaction des Nations Unies. Pourquoi ?
Louncény Fall: Les Nations Unies assistent dans ces différentes composantes le gouvernement tchadien et tous les autres gouvernements de la région à respecter l'Etat de droit et les droits de l'Homme. Mais, nous ne sommes pas un tribunal pour essayer d'épingler un gouvernement quelconque.
DW: La Guinée équatoriale accuse des ressortissants de quelques pays africains, dont le Tchad d'êtres impliqués dans une affaire de Coup d'Etat manqué. Quelle est la position des Nations Unies face à cette actualité ?
Louncény Fall: Ce que nous avons recommandé, c'est que les mesures de sécurité soient prises pour garantir la sauvegarde de l'intégrité territoriale de la Guinée équatoriale. Mais aussi, nous avons surtout insisté pour la protection des ressortissants étrangers dans ce pays. Et d'ailleurs, sur notre demande nous sommes intervenus assez énergiquement pour que les étrangers qui étaient détenus soient libérés. Qu'on lève le siège de l'opposition qui était déjà encerclé depuis un certains moment et les forces de police qui se sont retiré suite à notre quête mais également nous insistons pour que les acquis concernant la libre circulation des personnes et des biens soient sauvegardés.
DW: Beaucoup de tchadiens accusent la communauté internationale de fermer les yeux sur la mal gouvernance générale au Tchad au nom de la lutte contre le terrorisme dans laquelle le Tchad s'est engagé. Quelle est votre réaction?
Louncény Fall: Le rôle que le Tchad joue sur le terrain de la défense de l'Afrique centrale contre la secte Boko Haram, dans le Sahel, ce rôle là est reconnu par tous. Les questions intérieures relèvent de la compétence des autorités et de la population tchadienne pour que ces difficultés puissent s'aplanir, c'est ce que nous souhaitons le mieux.
DW: Quelles sont vos attentes vis à vis du sommet de l'Union Africaine prévu la semaine prochaine ?
Louncény Fall: Après Alpha Condé de la Guinée, c'est le président Rwandais Paul Kagame qui prendra le leadership. Nous nous attendons à ce que l'Union Africaine s'intéresse à l'intégration du continent à travers les commissions économiques régionales, qui à notre avis sont les garants pour le maintient de la paix et la cohésion sociale et surtout la prévention en matière de conflit.