Une armée européenne
9 mars 2015„Le plus gros problème de défense pour l'Europe ce n'est pas le fait qu'il existe 28 armées différentes, mais c'est la diversité de leurs équipements, armements et matériels", lit-on dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung . „Aujourd'hui, pour assurer sa sécurité, l'Europe de l'Ouest a encore bien plus besoin de son allié américain qu'à l'époque de la Guerre Froide, estime la FAZ. On pourrait simplement augmenter les investissements de défense au sein de l'Alliance Atlantique, comme l'OTAN l'a encore récemment demandé. Un objectif que la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen- devrait prendre plus au sérieux que cette "vieille nouvelle idée" d'une armée européenne" , conclut le journal.
" Juncker comprend-il les difficultés et les conséquences liées à sa proposition? s'interroge le quotidien Die Welt. "Une telle idée suscite de sérieuses réserves à cause de doubles structures, d'un manque de clarté dans les hiérarchies et du devenir incertain de la protection nucléaire garantie par les Etats Unis. L'avancée de la Russie vers l'Ouest représente une nouvelle menace…et tout ce qui diminue l'OTAN sur le plan politique et l'affaiblit sur le plan militaire, n'est pas souhaitable », conclut le journal qui désapprouve donc l‘idée d'une armée européenne.
"L'Europe doit elle même s'occuper de sa sécurité" pense par contre le quotidien Handelsblatt. "L'intégration de nos armées sous-financées en une force européenne commune serait la juste réponse à la perte de prestige subie par l'Europe avec la nouvelle crise de l'Euro. Mais pour cela, il faut renforcer la volonté de former un jour les Etats Unis d'Europe."
Autre thème : la visite du ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel à Ryad
Cette visite du vice- chancelier social-démocrate en Arabie – Saoudite s'inscrit dans le cadre d'une tournée régionale aux importants enjeux économiques. L'Allemagne et le royaume saoudien ont en effet près de 200 projets mixtes pour un investissement global de plus de 17 milliards de dollars. Mais le ministre a voulu aussi aborder des questions concernant les droits de l'Homme. Avant son départ, de nombreuses voix en Allemagne avaient appelé le ministre social-démocrate à plaider la cause du blogueur Raef Badaoui condamné par la justice saoudienne à une peine de prison et à être flagellé pour "insulte à l'islam". "Que les dirigeants saoudiens fassent apparemment la sourde oreille à la prière de Gabriel de libérer Badaoui en dit long sur le régime de Ryad, estime le journal Mannheimer Morgen. Si l'industrie allemande de l'armement veut continuer de vendre ses produit à un tel régime autoritaire, ce qui est en soi troublant, pourquoi ne pas faire dépendre à l'avenir ces exportations des progrès réalisés par Ryad dans le domaine des droits de l'Homme? Les Saoudiens ne mettraient pas pour autant un terme à leurs relations économiques avec l'Allemagne, croit le journal.