En Géorgie, un scrutin sous surveillance
1 octobre 2012Une bataille tendue et une participation élevée : devant les bureaux de vote de la capitale Tbilissi, les journalistes sur place ont pu observer de nombreuses files d'attente. Les candidats en lice ont tout fait pour accréditer la thése d'un vote sur l'orientation du pays. D'un côté l'actuel président, Mikheïl Saakachvili porté au pouvoir de cette ex-république soviétique par une révolution pacifique en 2003. Agé de 44 ans à l'époque, ce jeune juriste formé en France et aux Etat-Unis, incarnait la mordernité et l'ouverture vers l'ouest. Il avait promis l'entrée de son pays dans l'OTAN, ce qui n'a pas été fait. Et très vite il se montre autoritaire, n'hésite pas à réprimer les manifestations et à fermer une télévision d'opposition. Et surtout en 2008, il essaye de reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud, qui appartient à la Géorgie mais qui est pro-russe. Cette opération se solde par un fiasco retentissant. En face de lui, Bidzina Ivanichvili, première fortune de Géorgie. On l'estime à quelques 6,4 milliards de dollars, soit la moitié du Produit Intérieur brut du pays. Il dénonce ce qu'il appelle "le système Saakachvili " et sa dérive anti-démocratique...
Droits de l'homme bafoués
Une vidéo a diffusée mi-septembre sur deux chaînes de télévision, dont l'une appartient à l'opposant Ivanichvilli montre des gardiens frappant et violant des détenus dans une prison de Tbilissi. Cette vidéo a choqué les Géorgiens et son effet pourrait, d'après certains politologues, représenter une menace pour le parti du président. Ce dernier n'a d'ailleurs pas hésité à dénoncer une "manipulation" financée par l'argent russe. On l'aura compris, la situation est tendue. Et les pays occidentaux qui soutiennent Saakachivili depuis 2003, ont appelé au calme. Car la Géorgie, candidate à l'Union Européenne et l'Otan, est également sollicitée par la Russie. Elle est située à un point cardinal pour le Kremlin, sur sa frontière sud, limitrophe du Caucase russe et de ses tensions islamiques. Située entre l'Europe et l'Asie, sur les voies d'acheminement du pétrole et du gaz pour les pays occidentaux, la Géorgie est également au cœur de la géo-stratégie occidentale et son scrutin est donc suivi avec attention.