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Début des manoeuvres de l'OTAN en Géorgie

Anne Le Touzé6 mai 2009

Dans un contexte de tensions ravivées avec la Russie, l'OTAN a entamé des manoeuvres militaires en Géorgie. Des exercices considérés comme une "provocation" par Moscou.

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L'armée russe a renforcé son déploiement dans les régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'AbkhazieImage : AP

Les manoeuvres de l'OTAN sont organisées près de la frontière russe pendant un mois dans le cadre du "Partenariat pour la Paix". Des soldats d'une douzaine de nations, membres ou non de l'Alliance, participent à ces opérations qui se déroulent sans artillerie lourde. Pour autant, le président russe Dmitri Medvedev considère que le choix de la Géorgie comme terrain d'exercice est une violation du cessez-le-feu conclu il y a moins d'un an, après le conflit qui a opposé les deux pays autour des régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie :

"Jamais on ne devrait organiser de manoeuvres militaires là où une guerre vient à peine d'avoir lieu. C'est une règle tacite."

Georgien Russland Plakatmotive mit antirussischen Parolen in Tiflis
Le vampire russe voulant dévorer la Géorgie, une affiche courante en août dernier.Image : picture-alliance/ dpa

Depuis la guerre d'août 2008, la Russie et la Géorgie sont loin d'avoir enterré la hache de guerre. Après la reconnaissance par Moscou de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud comme états indépendants, la prise de contrôle de l'armée russe aux frontières de ces deux régions a été pour Tbilissi la goutte d'eau qui a fait débordé le vase. D'où l'intérêt, pour le président géorgien et ses alliés, d'intégrer au plus vite les structures occidentales. Petre Tsiskarishvili, président du "Mouvement national pour une Géorgie victorieuse", le groupe majoritaire au Parlement :

"Nous nous sentons plus en sécurité en faisant partie d'une grande communauté de pays amis, car malheureusement, nous sommes confrontés à la menace permanente de notre voisin du nord."

Parallèlement, le pays est en proie à des troubles politiques. Depuis près d'un mois, l'opposition a investi les rues de la capitale pour réclamer le départ du président Mikhail Saakashvili. Elle lui reproche de diriger le pays de façon autoritaire, de museler la justice et d'entraver la liberté d'expression, tout en agitant la menace russe pour se maintenir au pouvoir. Davit Usupashvili, du parti d'opposition "Alliance pour la Géorgie" :

Georgien nach Putschversuch Polizeifahrzeuge bei Tiflis
Sécurité renforcée après une mutinerie, hier, dans une caserne près de la capitale.Image : AP

"La Géorgie est trop petite et trop faible pour mener une politique indépendante de la Russie. Toutes les déclarations de Saakachvili des dernières années qui visent à irriter la Russie, à montrer qu'il est un grand démocrate et Poutine un dictateur du 19ème siècle, ou que l'armée géorgienne est plus forte et mieux équipée que la vieille armée russe... il faut en finir avec tout cela."

Preuve de la détérioration des rapports entre Moscou et les pays occidentaux, une réunion prévue au début de ce mois entre l'OTAN et la Russie a été annulée. Le Kremlin a également appelé ses alliés à boycotter les manoeuvres de l'Alliance, un appel suivi par le Kazakhstan, la Serbie et la Moldavie. De son côté, l'OTAN a expulsé deux diplomates russes accusés d'espionnage, ce à quoi Moscou a répondu ce matin même en expulsant à son tour deux employés canadiens de l'Alliance.