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"Dieselgate" : l'ex-PDG d'Audi condamné en Allemagne

Tania Krämer
27 juin 2023

Rupert Stadler, est le premier haut dirigeant du groupe Volkswagen jugé et condamné à Münich pour son implication dans le scandale du groupe en 2015.

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L'ex-PDG D'Audi Rupert Stadler attend son verdict au Tribunal de Münich le 27.06.2023
L'ex-PDG D'Audi Rupert Stadler attend son verdict au Tribunal de Münich le 27.06.2023Image : Matthias Schrader/AP/picture-alliance

Nouvel épisode dans le "Dieselgate", qui avait secoué l'Allemagne en 2015. Rupert Stadler, ancien PDG de la marque automobile Audi, avait laissé passer la falsification de moteurs du groupe Volkswagen pour qu'ils apparaissent moins polluants.

Il est le premier haut dirigeant du groupe à être jugé et condamné dans cette affaire.

L'issue de ce procès est un pas important en Allemagne, et elle constitue un coup pour l'industrie automobile.

La condamnation prononcée par le tribunal régional de Munich, en Allemagne, est de 21 mois de prison avec sursis et 1,1 million d'euros d'amende. 

Un "programme titanesque"

Le procès aura duré près de trois ans. Deux autres accusés, directeurs techniques, ont reçu des peines similaires.

"Il s'agit certainement d'une procédure exceptionnelle, qui a également testé les limites des capacités de la justice", a réagi Laurent Lafleur, porte-parole du tribunal de Munich, à l'issue du procès. "Mais le système judiciaire a surmonté cette épreuve."

La procédure a en effet nécessité plus de 170 jours d'audience, au total plus de 190 témoins entendus, plus de 1.400 documents lus et la consultation d'un grand nombre d'experts. Un "programme titanesque", souligne M. Lafleur.

Retour sur le Dieselgate

Pot d'échappement d'une voiture devant le siège de Volkswagen, 2019
Pot d'échappement d'une voiture devant le siège de Volkswagen, 2019Image : Jan Huebner/imago images

On surnomme cette affaire le Dieselgate. En 2015, en pleine année de la COP21, le groupe Volkswagen est accusé d'avoir implanté un logiciel permettant de fausser les tests d'émissions de gaz à effet de serre de onze millions de véhicules.

Une pratique complètement illégale, qui a occasionné un véritable scandale économique.

On parle alors du premier constructeur automobile européen.

Le scandale secoue évidemment l'industrie automobile allemande. Volkswagen a déjà dû débourser près de 30 milliards de dollars pour dédommager ses clients et payer les amendes.

Et cela s'étend en Europe : en France, plusieurs marques automobiles comme Renault, PSA ou Fiat sont mises en examen en juin 2021 pour des faits similaires.

Une responsabilité diluée

Patron d'Audi entre 2007 et 2018, Rupert Stadler a eu connaissance de cette fraude et n'a rien fait pour l'empêcher. Risquant d'abord dix ans de prison, il avait plaidé coupable pour réduire sa peine.

Si certains en Allemagne ont critiqué la clémence du verdict, le juge Weickert, en charge de l'enquête, estime de son côté qu'"on ne peut pas dire que les accusés n'ont pas reçu de sanctions tangibles."

Rupert Stadler pose devant une Audi R8 en 2007
Rupert Stadler pose devant une Audi R8 en 2007Image : Martin Vogt/imago images

De nombreux cadres se sont, directement ou indirectement, rendus responsables de cette fraude massive.

D'autres procès sont en cours dans le cadre de ce scandale.

Celui à l'encontre de Martin Winterkorn, PDG de l'époque de Volkswagen, est en sursis pour raisons de santé.

Cette affaire, qui a fait drastiquement baisser la vente de voitures diesel, plus polluantes, a aussi pu constituer une étape importante dans l'essor de la voiture électrique.