Des sujets qui fâchent entre l'UE et la Turquie
7 avril 2021Entre l’Union européenne et la Turquie, les sujets de crispation sont en effet nombreux. Il s’agit notamment de la crise maritime entre la Grèce et la Turquie en Méditerranée orientale, les conflits en Syrie et en Libye, sans oublier la question des droits de l’homme en Turquie.
Charles Michel et Ursula von der Leyen ont ainsi demandé, ce mardi 6 avril, au président turc, des gestes forts en vue d’apaiser la tension en Méditerranée orientale.
Il y a quelques semaines, l’Union européenne avait menacé d’imposer des sanctions à l’encontre d’Ankara en raison de son agressivité dans cette région où la Turquie pratique des forages jugés illégaux, notamment par la Grèce, qui est membre de l’Union européenne.
Lire aussi →Nouvelles tensions entre Ankara et Athènes
La gestion des réfugiés
Charles Michel et Ursula von der Leyen ont par ailleurs salué le rôle de la Turquie dans l'accueil des réfugiés syriens, plus de quatre millions en tout, se trouvent sur le territoire turc, et lui ont promis de l’aide afin de répondre aux besoins de ces réfugiés.
Mais la Turquie répète attendre toujours le paiement de la totalité de l’aide financière déjà promise par Bruxelles.
Un accord passé entre Bruxelles et Ankara, en mars 2016, prévoyait en effet que la Turquie bloquerait les entrées en Europe à partir de son sol en échange d’un soutien financier de l’Union européenne.
Lire aussi →La Turquie ouvre ses frontières et met l'UE sous pression
La Turquie accuse cependant Bruxelles de n’avoir pas entièrement respecté ses engagements. Selon elle, l’UE n'aurait versé que 3,7 milliards sur les six milliards promis.
Dans le dossier libyen cette fois, les deux dirigeants européens ont demandé au président turc, le retrait de ses troupes présentes en Libye.
Lire aussi →La place contestée de la Turquie au sein de l'OTAN
Les droits de l'homme
Enfin, le principal sujet de tension entre Bruxelles et Ankara reste la question des droits de l’homme.
Lors d'une conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec le président turc, le président du Conseil européen, Charles Michel, a affirmé lui avoir transmis "les profondes inquiétudes" de l'UE quant aux violations des droits de l’homme en Turquie.
"La Turquie doit respecter les droits humains", a aussi insisté la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui dit regretter le récent abandon par Ankara de la Convention dite d'Istanbul contre la violence à l'égard des femmes.
"Il s'agit de protéger les femmes et de protéger les enfants contre la violence et c'est clairement un mauvais signal en ce moment", a dit Ursula von der Leyen qui estime que la question des droits humains est pour l'UE "non-négociable".
Les dirigeants européens ont donc demandé des "gestes crédibles" et des "efforts durables" de la part d'Ankara et l'ont placé sous surveillance jusqu'au mois de juin.