Depuis Wuhan, des étudiants guinéens appellent à l'aide
3 février 2020Pour la vingtaine d’étudiants guinéens à Wuhan en Chine, la vie n’est plus la même depuis quelques semaines. Comme la majorité de la population de la ville, la petite colonie guinéenne vit mal son confinement. Il y a quelques jours, pourtant, certaines autorités de Conakry avaient nié leur présence dans la ville d’où est parti le virus. Avant de faire un rétropédalage.
Manque de nourriture
Confinés dans leur chambre, les 22 étudiants guinéens estiment être en danger si leur gouvernement ne fait rien. Les sorties sont rares et les étudiants sont obligés de rester dans leur chambre depuis deux semaines, dans une ville fantôme, mise en quarantaine. La circulation est restreinte, les supermarchés sont fermés. Les denrées alimentaires ont connu une hausse des prix, multipliés par dix pour certains produits.. "Le peu de nourriture que nous avons, actuellement, c’est presqu’à la fin. C’est un peu difficile, notre condition de vie actuellement", affirme Nankouman Kéita, étudiant en master à Wuhan.
La situation est d’autant plus compliquée que la plupart des étudiants ne sont pas des boursiers. Il leur est difficile de recevoir de l’argent de la Guinée car les banques sont fermées à Wuhan. La peur monte aussi au sein des étudiants guinéens au regard de la progression de la contamination et du nombre de cas de décès. "Nous sommes dans une psychose, ça nous effraie, ça effraie tous les étudiants, tous les étudiants étrangers qui sont là mais aussi les étudiants guinéens", indique Séidou Keita, également étudiant à Wuhan.
Patience
Les étudiants informent être en contact avec les autorités guinéennes. Des courriers ont été échangés. L’ambassade guinéenne à Pékin demande aux étudiants de rester patients.
Depuis quelques jours, certains pays africains prennent des initiatives en direction de leurs ressortissants à Wuhan pour leur rapatriement. A l’instar des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire qui viennent en aide financièrement à leurs concitoyens, Séidou Kéita a une doléance précise :
"Le rapatriement des étudiants qui sont là parce qu’il y a beaucoup d’étudiants qui sont en train de se plaindre qu’ils veulent rentrer. Ou bien une assistance financière parce que le prix des produits a grimpé. Pratiquement, on n’avait pas d’argent avec nous. Ce sont nos compatriotes qui se sont cotisés pour nous. Même hier, on a partagé ça entre nous pour que nous puissions survivre ces deux derniers jours."
Séidou Keita indique qu’au-delà de ce jeudi, sa situation et celle de ses compatriotes pourraient empirer. Pour l’heure, ils sont sains et saufs.