Dans l'est de la Côte d’Ivoire, un électorat en souffrance
31 août 2020L’est de la Côte d’Ivoire du pays souffre du manque d’infrastructures : routes, centres hospitaliers ou écoles. Malgré un sentiment d’abandon, les habitants continuent à s’intéresser à l’actualité politique du pays.
Les villes et les villages de l’est du pays ont connu aussi des perturbations ces derniers jours après l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat.
A Koun-Fao ou à Agnibilékro, les populations rencontrées sont inquiètes et suivent de près l’actualité politique dans leur pays.
"Il est mieux de laisser la place aux jeunes parce que Ouattara a déjà fait deux mandats. Bédié aussi a déjà fait ses mandats. Il est mieux de laisser la place à la jeunesse pour gérer le pays."
"On prie Dieu pour que les élections se passent bien. Il ne faut pas que ça nous plonge dans des conflits comme en 2010."
"Que les gens respectent un peu notre boussole qui est la constitution ivoirienne. Pour un troisième mandat, je trouve que c’en est de trop’’, expliquent-ils.
Peur
"Nombreux sont ceux qui ont peur de répondre à nos questions. Dans cette partie du pays, comme ailleurs dans toute la Côte d’Ivoire, les populations ont en mémoire les tristes évènements de la crise postélectorale de 2010-2011."
En tout cas, on a peur. C’est cette palabre qui fait peur, affirme cet autre habitant.
Cette peur contraint les Ivoiriens à réduire leurs dépenses. Ce qui n’arrange pas les affaires des commerçantes. C’est qu’explique Salla Ouattara qui n’arrive plus à écouler sa marchandise.
Selon lui, "les Ivoiriens ont peur. Ils ont peur de faire sortir leur argent. Parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer à la veille de ces élections". Avant de lancer ce message, "donc on vous demande : vous les politiciens, qu’est-ce qu’on devient ? Si on ne mange pas, on ne peut pas voter."
Abandon
Les populations de l’est se sentent abandonnées par les pouvoirs publics. Leurs localités manquent d’infrastructures de base. Et pourtant, les candidats à la présidentielle viendront solliciter leurs suffrages comme d’habitude.
"Il n’y a pas de route. Quand il pleut comme, ce n’est pas bon. Bondoukou-Abidjan, la route n’est pas bonne. Agnibilékro – Bondoukou, là, il n’y a pas route. On est resté dans la brousse, se plaint cette habitante", très remonté.
"Regarde, un village comme ça, il n’y a même pas d’eau portable, il n’y a même de courant. Pourtant nous sommes en Côte d’ivoire. Vraiment c’est décourageant", soutient une autre.
ÀTanda, Koun-Fao et à Agnibilékro dans l’est du pays comme à Bonoua dans le Sud, les populations aspirent toutes à la paix.
Dans ces régions, il n’y a pas d’entreprises pour créer des emplois pour les jeunes et les produits agricoles ne se vendent presque pas.