Covid-19 : Merkel défend sa politique de gestion
25 mars 2021A quasiment six mois des législatives qui vont consacrer son départ, la chancelière Angela Merkel est sous le feu des critiques dans la gestion de la Covid-19. Alors que le pays était plutôt un bon élève pendant la première vague il y a un an. Et quand le parti d’extrême-droite AfD appelle à prioriser l’Allemagne dans la vaccination, Angela Merkel répond sèchement que son gouvernement travaille.
"Vous pouvez crier et dire que nous devons faire quelque chose. Il ne sert à rien de critiquer tout le temps. Le gouvernement est au travail. Chers collègues, on ne peut rien atteindre si on est toujours négatif", a déclaré Angela Merkel devant le Bundestag, le Parlement allemand. Elle a ajouté que "Nous allons vaincre ce virus, j’en suis sûre. Il faut maintenant rassembler les forces et regarder de l’avant avec optimisme."
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Avant ce discours au Bundestag, la coalition au pouvoir avait rejeté une motion de défiance contre la chancelière allemande.
Le pardon de Merkel
L’appel d’Angela Merkel intervient au lendemain de sa volte-face sur le confinement strict de cinq jours, décidé mardi dernier puis retiré ensuite. Angela Merkel avait alors demandé pardon aux Allemands hier.
"Cette idée était une erreur de ma part. J’en assume la pleine responsabilité", avait-elle admis mercredi (24.03.21).
Le plan décidé en effet par le gouvernement et les dirigeants des 16 Etats-régions consistait à fermer tous les magasins, sauf les supermarchés, lors du long week-end pascal : durant le vendredi saint qui est férié en Allemagne mais aussi le jeudi saint qui est un jour où les gens normalement travaillent.
Une telle décision aurait donc nécessité un vote au Parlement et surtout, ces mesures ont conduit à de l’incompréhension au sein de la population.
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La confiance entamée
Intervenant sur la radio allemande Deutschlandfunk, la politologue Andrea Römmele estime que cette hésitation du gouvernement va le discréditer encore plus.
"La confiance des citoyens dans le gouvernement a baissé et ce rétropédalage, même si on le salue, ne suffira pas à rétablir la confiance", a expliqué la spécialiste en communication.
Les épidémiologistes avaient jugé que les cinq jours de restrictions auraient peu d’impact sur la pandémie et les représentants du secteur des entreprises avaient qualifié cette décision d’injuste.
Ce jeudi, le vice-chancelier Olaf Scholz a toutefois tenu à soutenir Angela Merkel.
"C’était une décision collégiale. C’est pour cela que la volte-face de la chancelière mérite le respect. Les décisions qui avaient été prises avaient été bien pensées", a déclaré M. Scholz, candidat des socio-démocrates à la chancellerie.
Mais désormais ce sont plus de 60% des Allemands qui jugent négativement la gestion de l’épidémie par le gouvernement. Angela Merkel, pour sa part, a aussi tenu à défendre ce jeudi la gestion européenne de la pandémie.