Bientôt des assises nationales au Burkina Faso
26 avril 2024L’organisation de ces assises nationales est un sujet qui fait polémique. Des partisans des autorités de transition estiment que ce serait trahir le peuple Burkinabé si des assises fixaient la date d’organisation des élections. Pour eux, il faut simplement prolonger la transition. Doro Traoré, président de l’association " En avant l’Afrique ".
"A partir du jour de l’assise, il faut une transition prolongée de 6 mois à 5 ans. On devrait, au minimum, prolonger la transition à 10 ans" affirme Doro Traoré qui se dit "prêt de lancer cet appel."
Le président de l’association " En avant l’Afrique ", ajoute qu'"Aujourd’hui, on a des équipements militaires pour lutter contre le terrorisme. Vous voyez, il tient ses promesses. Il a dit, devant Poutine que d’ici 5 ans, chaque pays soit autosuffisant pour ne plus demander du blé. Vous voyez, des champs de blé commencent à pousser au Burkina Faso. L’Afrique a besoin de cet homme-là."
"Nous souhaitons que l’avenir se dessine"
Du côté politique, on attend plutôt de ces assises, des propositions claires et un chronogramme sur l’agenda de la transition.
Aimé Macaire Ouédraogo, président des jeunes cadres de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) souhaite "que ces assises ne soient pas une rencontre entre amis ou copains pour décider de l’avenir de la nation. Nous souhaitons que ces assises soient plutôt de véritables retrouvailles nationales, de véritables rencontres politiques mais aussi sociales pour traiter de fond en comble des questions de l’avenir du Burkina Faso."
Aimé Macaire Ouédraogo fait remarquer que : "nous sommes à la fin d’une transition et nous souhaitons que l’avenir se dessine avec des gages clairs, avec un chronogramme clair, avec bien sûr une adhésion parfaite au nouveau projet de charte issue de ces assises qui va inclure les positions plurielles des Burkinabé qui souvent ne s’entendent pas sur certains points. Mais que l’esprit démocratique demeure et que l’esprit républicain également guide les choix et les propositions."
Selon l’analyste politique Alassane Zoromo, les attentes sociopolitiques et économiques sont grandes.
"Ces projets d’assises nationales viennent dans un contexte particulier marqué par une crise sécuritaire qui était là et ne fait pas de projection. Il faut noter également que ces assises vont se tenir dans un contexte de fracture politique et sociale. Les hommes politiques sont dans une situation où ils n’ont plus la parole en tant que tel. La suspension des activités des partis politiques depuis la prise de pouvoir par le MPSR n’est pas rétablie. Donc, il faut dire que c‘est dans ce sens que je qualifie la situation de fracture politique parce que les hommes politiques n’ont pas d’instance pour se réunir et se concerter avant de prendre part à ses assises", rappelle l’analyste politique.
Pour certains burkinabé, ces nouvelles assises sont juste un prétexte pour prolonger la transition.