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Les boursiers africains confrontés à un choix difficile

10 juillet 2023

Une fois le cursus bouclé en Allemagne, que faire ? Rester dans le pays d'accueil ou repartir ?

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John Okoli, étudiant boursier
John Okoli, étudiant nigerian, a passé du temps dans la bibliothèque de l'université Humboldt à BerlinImage : Daniel Pelz/DW

Une opportunité pour les futurs chercheurs africains : deux ans de recherche subventionnés en Allemagne pour des titulaires d'un doctorat. L'année dernière, ils étaient 81 boursiers issus des pays d'Afrique subsaharienne invités par la Fondation Alexander von Humboldt.

Mais au bout de deux ans, entre rester en Allemagne et retourner dans son pays d'origine, les boursiers font face à un choix difficile. Des salaires élevés et une recherche de renommée mondiale font partie des raisons qui poussent un certain nombre d'entre eux à rester en Allemagne.

Bain de foule pour Frank-Walter Steinmeier
Opération séduction pour le président allemand Frank-Walter Steinmeier à l'occasion du congrès annuel de la Fondation Alexander von HumboldtImage : Britta Pedersen/dpa/picture alliance

Ainsi, toutes origines confondues, un boursier sur cinq de la Fondation Alexander von Humboldt reste en Allemagne pour y travailler à l'issue de ses deux années de recherche. Cette proportion a été multipliée par six par rapport à 2015.

Pénurie record 

La pénurie de main-d'œuvre en Allemagne a atteint un niveau record en 2022. L'Allemagne a en effet besoin de 400.000 travailleurs qualifiés étrangers par an. Les boursiers sont donc plus que bienvenus sur le marché du travail allemand.

Pour Wido Geis-Thöne, de l'Institut de l'économie allemande, l'immigration est indispensable pour l'Allemagne, notamment dans le domaine technologique : "En Allemagne, nous sommes également dans une situation où nous avons tendance à avoir peu de personnes qui décident de faire des études et une carrière dans le domaine technologique, mais aussi beaucoup de personnes qui viennent de l'étranger, à l'université, restent en partie dans la recherche. Et cette recherche est, bien sûr, aussi importante pour l'économie allemande."

Politique de retour manquante

Globalement, un quart des jeunes licenciés africains poursuivent leurs études dans un pays occidental, selon Brice Arsène Mankou, sociologue à l'université de Rouen-Normandie.

"Il n’y a pas une politique de retour" (Brice Arsène Mankou, sociologue)

"On a un nombre important de diplômés après la licence qui partent avec une incertitude de retour, dans la mesure où le pays ne leur offre rien. On ne peut donc pas retourner en Afrique parce qu'il n'y a pas une politique de retour mise en place par le gouvernement pour combler le déficit dans l'enseignement supérieur et la recherche."

Mais les conséquences de la fuite des cerveaux sont, pour les pays africains, un manque d'innovations et de progrès dans la recherche et l'économie. Solution possible : des coopérations à long terme, qui renforcent le partage des connaissances, comme le fait la fondation Alexander von Humboldt.

Une chance pour la pénurie de main d'œuvre en Allemagne. Une opportunité pour les pays d'Afrique subsaharienne de profiter des étudiants qui rentrent.