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Olivier Boko et Oswald Homeky ont passé la nuit en prison

Rodrigue Guézodjè
2 octobre 2024

Au Bénin, la CRIET a ordonné le placement en détention de l'homme d'affaires Olivier Boko et de l'ex-ministre des Sports Oswald Homeky. Les deux hommes ont été auditionnés mardi dans une affaire de terrorisme.

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A Porto Novo, le siège de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET)
La CRIET doit juger si les prévenus ont fomenté un coup d'Etat au BéninImage : YANICK FOLLY/AFP/Getty Images

Les choses sont allées très vite au Bénin dans l'affaire Tentative de coup d’État contre le président de la République, Patrice Talon. On avait abordé le sujet hier soir dans notre dernière édition. L'audition des mis en cause devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) s'est tenue hier.

Finalement, l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ex-ministre des Sports, Oswald Homeky devraient avoir passé leur première nuit en prison ; la CRIET a décidé leur placement en détention.

Décision nocturne

La sentence est tombée tard dans la soirée de mardi [1er octobre], après une longue journée d'explications et d'audition des personnes poursuivies dans cette affaire devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.

 Après les avoir longuement écoutés, Mario Métonou, le procureur spécial, a d'abord envoyé les prévenus devant la Commission d'instruction. Passée cette étape de comparution, Olivier Boko, Oswald Homéky et même un troisième prévenu évoqué par des sources, ont été présentés au juge des libertés et de détention de la CRIET.

Dans le calme de la nuit, la décision tombera comme un véritable coup de massue. Celle de placer sous mandat de dépôt, donc d'envoyer en prison, en attendant leur procès, l’homme d'affaires et ami de longue date du président Patrice Talon et l'ancien ministre des Sports, au même titre que le troisième inculpé dont l'identité n'est pas encore connue du grand public.

Olivier Boko aurait passé la nuit à la prison civile de Cotonou, Oswald Homéky lui aurait été conduit un peu plus loin, à la prison civile de Missérété, à environ 50 km de Cotonou. On apprend également que le chauffeur de l’ex-ministre et un cinquième inculpé ont été placés sous contrôle judiciaire.

Les inculpés risquent de lourdes peines 

Au regard de la gravité des charges qui pèsent contre ces deux hommes, l'analyste politique David Morgan estime que de lourdes peines seront requises par l’accusation.  

Pour lui, "il est clair que cette sentence indique qu'on se retrouve face à un mandat de dépôt criminel et non correctionnel. Ce qui laisse entrevoir un ensemble de facteurs qui iraient jusqu'à une peine minimale d'une dizaine d'années. Tous ces éléments mis ensemble nous montrent que nous sommes face à une situation officiellement considérée comme un fait assez grave qui implique la dynamique de devoir sanctionner, avec la dernière rigueur, ce genre d'initiative qui viserait à déstabiliser la sûreté nationale". 

Un confrère de Morgan David estime quant à lui qu'il est trop tôt pour apporter ces appréciations. Francis Euloge Atadé rappelle "qu'ils ont droit à un procès équitable et c'est à l'occasion de ce procès. C'est le verdict (du juge) qui va nous permettre d'avoir de la lumière sur tout ce qui s'est passé et de prendre de nouvelles résolutions". 

Arrêtés dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 septembre, Olivier Boko et Oswald Homéky sont accusés de complot contre la sûreté de l’Etat, de blanchiment de capitaux et de corruption d’agent public.

Cet article a été actualisé le 2 octobre 2024 à 18h45.