231111 HIV Aids Vietnam Global Funds Drogen
30 novembre 2011Au Vietnam, la principale cause de transmission du sida est l'usage de drogue avec des seringues souillées. Plus de 260.000 personnes sont contaminées dans le pays. Le nombre de nouvelles infections du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) diminue comme le nombre de décès dus au sida. Mais les autorités ont mis en place des programmes à destination des groupes à risques, comme les drogués.
Auparavant, les toxicomanes étaient enfermés dans des camps de rééducation pour leur faire arrêter la drogue. Mais 90% des détenus replongeaient quelques semaines après leur "libération". Comme Doan Van Kiem, toxicomane séropositif, qui a passé un an dans un camp de ce type :
« Dans le camp 05-06, j'ai fait une cure de désintoxication tout à fait normale, comme tous les autres pensionnaires. Et à côté, j'ai travaillé. Un an après, je suis sorti du camp et je n'avais plus du tout envie de drogue. Mais plus tard, d'anciennes connaissances que j'avais rencontrées au camp, m'ont persuadé de prendre à nouveau de la drogue. J'ai donc replongé. »
Cibler les groupes les plus fragiles
Vu l'échec du système, les autorités ont mis en place des centres de soins où les toxicomanes peuvent prendre leur dose quotidienne de méthadone, un substitut à l'héroïne. Ceux qui sont atteints du sida y ont aussi un meilleur accès aux médicaments antirétroviraux.
D'ici 2015, ce programme de distribution de méthadone devrait être étendu à 80.000 personnes. Car il a fait ses preuves, explique le docteur Hoang Van Ke, l'un des initiateurs du projet : « En un an de distribution de méthadone, nous avons la preuve que ce programme est efficace. C'est ce que rapportent les victimes et leurs familles de leur expérience. »
Des mesures de prévention contre le sida sont mises en place par les autorités à destination des groupes considérés à risque : toxicomanes, prostitués et homosexuels. Et cela passe par la distribution de seringues propres et de préservatifs.
Mais d'autres populations sont aussi concernées. Tran Thi Nguyen, enceinte de quatre mois, a appris qu'elle était séropositive. Elle pense que le virus lui a été transmis par son mari, qui s'est injecté de l'héroïne pendant 10 ans : « Quand je suis revenue de la visite chez le médecin, j'ai demandé à mon mari d'aller faire le test. Mais jusqu'à ce jour, il refuse. »
Elle a peur de transmettre le sida à son enfant. Mais si le traitement contre le virus est pris suffisamment tôt, il y a moins de 5% de risque de transmission mère-enfant.
Le plus Web : écoutez ci-dessous le reportage de Claudia Witte au Vietnam.
Auteurs : Claudia Witte, Claire Kostmann
Edition : Marie-Ange Pioerron, Sébastien Martineau