Au Mali, la décision de fermer Joliba TV actée
26 novembre 2024C'est à minuit, heure de Bamako que le délai de 72 heures accordé à la chaîne de télévision privée Joliba TV est arrivé à terme. Des tractations ont eu lieu durant ces derniers jours pour convaincre la Haute Autorité de Communication de revenir sur sa décision d’interdire la chaîne. Des émissaires de la Maison de la presse ont même rencontré les responsables de l’instance de régulation des médias.
"Nous avons dit que nous sommes venus discuter avec la Haute Autorité de Communication afin que Joliba ne soit pas privée de sa licence. Parce que nous avons montré à la HAC qu’il y a 45 personnes qui travaillent dans cette boîte", a fait savoir Fakara Fainké, le président de l’UNAJOM, l’Union nationale des journalistes du Mali
Fakara Fainke qui est en même temps le président de la commission de médiation dans l’affaire qui oppose Joliba Tv à la HAC, ajoute : "Ce sont des chefs de famille, et s’il faut fermer cette chaîne, ce sera une mauvaise chose".
"Décision très sévère"
Le groupe de média Joliba, à la fois chaîne de radio et chaîne de télévision, est très présent sur les réseaux sociaux.
Selon Mahamane Mariko du parti CRAJ, Convention des réformateurs pour l’alternance et la justice, la décision de la fermeture de la chaîne est "d'une extrême sévérité".
Il poursuit son explication en disant que "le groupe de média Joliba incriminé n’est pas qu’un seul plateau politique. Il y a beaucoup d’autres émissions qui sont animées par des jeunes talents et qui sont également animées par d’autres valeurs sûres du pays qui ne sont pas politiques".
Selon nos informations, le signal de Joliba TV sur Canal+ n'est plus accessible, ce qui signifie que les Maliens ou d'autres usagers de l'étranger, n'y ont plus accès.
"Aujourd’hui, prendre la décision de retirer purement et simplement la licence, cela pourrait avoir de graves conséquences. Aujourd’hui, s’il arrivait que ce média soit fautif à travers une seule émission, je pense que l’émission en soi peut être mise sur la table afin d’y voir plus clair. C’est aussi cela l’indépendance de la presse", conclut Mahamane Mariko".
Selon la Maison de la presse, si la HAC ne change pas d’avis, toutes les radios ainsi que toutes les télévisions maliennes diffuseront en simultanée l’émission blâmée. Le gendarme des médias, devrait, d’après la maison de la presse, je cite, « continuer sur sa lancée en fermant tous ces médias. Et ce sera aussi la fin de la mission de la HAC, car elle n’aura plus rien à réguler ».