Ankara à la recherche de soutiens dans le conflit syrien
2 mars 2020La frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie et entre la Bulgarie et la Turquie n’est plus fermée aux réfugiés. "Je vais en Allemagne. L'Afghanistan c’est la prison, les talibans. Je suis étudiant à l’université".
À la frontière gréco-turque, ils sont des milliers de réfugiés comme Karimi Khalma-Hammad, un Afghan de 22 ans, à tenter d'entrer dans l'Union européenne. La Turquie les laisse passer, tandis que la Grèce est déterminée à les empêcher de franchir les frontières, si nécessaire par la force.
Face à l’afflux de migrants, l’Union européenne entend soutenir Athènes. Une délégation doit se rendre sur place, selon Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne :
"Demain (03.03), les représentants des trois institutions européennes, à savoir le Parlement, le Conseil et la Commission, vont ensemble en Grèce pour montrer le plein soutien de l'Union européenne. Comme je l’ai dit, le défi auquel la Grèce est confronté est un défi européen et la Grèce a notre plein soutien."
Un soutien d’autant plus important que la Turquie, qui dit accueillir 3,7 millions de réfugiés syriens, n’entend pas refermer ses frontières, comme l'a réaffirmé le président Recep Tayyip Erdogan :
"Nous ne fermerons pas les frontières dans les jours à venir. Cela continuera. Pourquoi ? Parce que l'Union européenne doit respecter les accords. Nous ne sommes pas obligés de nous occuper de tant de réfugiés avec nos propres moyens" a précisé Recep Tayyip Erdogan.
Des promesses non tenues ?
Avec les affrontements à Idleb, Ankara craint un nouvel afflux de réfugiés et le pouvoir turc affirme toujours attendre les fonds de l’Union européenne destinés à leurs prises en charge.
En mars 2016, Bruxelles a en effet signé avec Ankara un accord qui prévot le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile.
En contrepartie, l'Union européenne s'est engagée à faire deux versements de trois milliards d'euros à la Turquie. C’est cet argent qu’Ankara dit ne pas avoir reçu totalement.
Les négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE, les voyages sans visa pour les citoyens turcs et l'extension de l'union douanière devaient également être accélérées. Des promesses non tenues, toujours selon Ankara.