Le plan pour sortir de la dépendance énergétique à la Russie
11 août 2022La guerre en Ukraine a mis en évidence la dépendance de l’Union européenne – et notamment de l’Allemagne aux livraisons de gaz russe. Pour remédier aux importations en baisse, le gouvernement allemand a présenté son plan à la presse, destiné à diversifier les sources d’approvisionnement en énergie.
Réservoirs mieux remplis
Les réservoirs allemands de gaz sont pleins à plus de 73%, l’Allemagne n’est donc plus très loin de l’objectif fixé : atteindre 75% de réserves d’ici l’automne.
Les importations de gaz russe sont descendues à 20% de leur niveau normal, par le gazoduc Nordstream 1.
Pour y remédier, Berlin mise à la fois sur une diversification des sources d’approvisionnement et sur des économies d’énergie.
Quand l'espoir vient d'Espagne
Le chancelier Olaf Scholz est favorable à la construction d’un gazoduc qui irait du Portugal et de l’Espagne à l’Europe centrale, en transitant par la France. Le projet MidCat existe déjà mais il avait été stoppé il y a plusieurs années en raison du prix plus avantageux du gaz naturel russe.
Il manque encore 226 kilomètres de tuyaux pour relier la Catalogne, en Espagne, à la France. Pour les construire, en passant par la chaîne des Pyrénées, il faudra deux ans environ.
L’Espagne importe son gaz principalement d’Algérie et propose d’en exporter à son tour vers le reste de l’Europe, mais elle attend de l’Union européenne qu’elle finance les travaux. Mais des dissensions politiques entre Madrid et Alger – notamment au sujet du Sahara occidental – ont fait chuter les importations de gaz algérien.
Les autres pays exportateurs de gaz importants pour l’Europe sont le Nigéria, les Etats-Unis et, toujours, la Russie.
Mal au Rhin
La ville de Bonn, où se trouvent nos studios, est situé au bord du Rhin, l’un des principaux fleuves d’Allemagne. Eh bien à cause de la chaleur qui frappe l’ouest du pays depuis plusieurs semaine, le manque d’eau rend le Rhin difficilement navigable, ce qui risque de mettre à mal l’industrie allemande, déjà éprouvée par la crise du gaz russe et la montée des prix de l’énergie. Car c’est par bateau que s’approvisionnent de nombreuses usines sur le Rhin et, aussi, les grandes centrales électriques à charbon. Environ 4% du fret est transporté par voie maritime en Allemagne.
Terminaux flottants de GNL
L’Allemagne veut aussi se doter rapidement de deux terminaux flottants en mer du Nord, destinés à l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL). Ils devraient être prêts d’ici la fin de l’année 2022 et pourront, à termes, servir aussi à importer et stocker de l’hydrogène qui sera ensuite liquéfié par électrolyse.
Cette technique suppose toutefois de gros investissements et un effort technologique qui prendront du temps.
Baisse du chauffage de 2,5°C
Alors en attendant de développer aussi les énergies renouvelables et afin d’éviter les pénuries, l’industrie et les foyers allemands sont appelés à faire des économies, en chauffage notamment : jusqu’à 15 ou 20% d’après les calculs de chercheurs allemands et américains qui préconisent pour la saison froide à venir de baisser de 2,5°C en moyenne la température des pièces chauffées.