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Algérie : le clan Bouteflika est sous pression

5 avril 2019

La rue continue à se mobiliser. La démission d'Abdelaziz Bouteflica n'a pas suffi à faire taire la contestation.

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Algerien, Algier: Demonstranten fordern Rücktritt von Präsident Abdelaziz Bouteflika
Image : Reuters/R. Boudina

"Les manifestants exigent un renouvellement de la classe dirigeante"...Fayçal Métaoui

Des milliers de manifestants se sont rassemblés ce vendredi  pour la septième fois consécutive depuis le 22 février dans les principales artères de la capitale Alger mais aussi dans les autres villes de l’arrière-pays.

Une foule immense a envahi le centre d'Alger. D'imposants cortèges ont également défilé à Oran et Constantine, deuxième et troisième villes du pays, de même qu'à Batna, situé à 300 km au sud-est d'Alger.

La mobilisation a également été forte à Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, les principales villes de la région de Kabylie, à l'est d'Alger, et à Chlef, Sétif, Tlemcen ou M'sila.

Selon nos confrères du site TSA Tout sur l’Algérie, le général Athmane Tartag a présenté sa démission au président Abdelaziz Bouteflika quelques heures seulement avant que ce dernier ne démissionne lui aussi. Ce pilier du régime d’Abdelaziz Bouteflika dirigeait les services de renseignement depuis 2015.


Cette démission est-elle synonyme de la désagrégation du système Bouteflika ? "Non, répond  le politologue Mohamed Tozy. Le système est tellement bien en place qu’il est en train de faire preuve de résilience. C’est l’armée qui fait et défait les chefs politiques. L'institution elle-même est très puissante et pour sa survie elle peut aussi sacrifier des gens à l’intérieur de l’armée. C’est un non-évènement. On est en train de se défaire des parties les plus exposées."

Démission des "3B"

Ainsi, en dépit de la démission du président Bouteflika,  de son ex chef de renseignement le général Athmane Tartag et de l’arrestation de l'ancien chef du patronat algérien, Ali Haddad, très proche du président sortant, les manifestants maintiennent la pression.

"Les manifestations ont réclamé le départ du gouvernement de Noureddine Bedoui (désigné Premier ministre le 11 mars par Bouteflika, ndlr). Ils ont aussi réclamé le départ du président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah, qui théoriquement devrait remplacer Bouteflika selon l’article 102 de la Constitution. Également le départ du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz. C’est ce qu’on appelle les "3B"", explique Fayçal Métaoui, journaliste algérien au site d'information TSA.

Pour la majorité des Algériens, ce sont ces trois fortes personnalités qui vont chapoter le processus d’intérim devant déboucher sur l’organisation d’élections. Ce qui n’est pas de nature à rassurer la population algérienne qui demande le départ de l'ensemble du "système" au pouvoir et l’installation d'institutions de transition crédibles. Avec pour finalité des réformes profondes du pays et la tenue d’élections pour définitivement tourner la page de l’ère Bouteflika.

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona