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SociétéAfrique du Sud

Des milliers de mineurs sous terre en Afrique du Sud

15 novembre 2024

Ils refusent de sortir par peur d’être arrêtés, mais leurs ressources en eau et nourriture s’amenuisent. La police est déployée sur le site de cette ancienne mine d'or pour arrêter les mineurs clandestins

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Des mineurs d'or illégaux enfermés sous terre.
Malgré les interdictions, de milliers de mineurs illégaux continuent de creuser dans les mines d'or fermées par les autorités.Image : Kim Ludbrook/dpa/picture alliance

Quelque 4.000 mineurs illégaux sont toujours à l'intérieur d'une mine fermée dans la province du Nord-Ouest d'Afrique du Sud, refusant de sortir car ils risquent de se faire arrêter. Ceux-ci se sont vus refuser l'accès à des produits de base dans le cadre d'une stratégie officielle de lutte contre l'exploitation minière illégale. 

Déjà des morts

Cinq de ces hommes seulement sont sortis mercredi du puits de Stilfontein et deux autres jeudi après-midi.Un corps a également été remonté à la surface, jeudi, a précisé la porte-parole de la police, Athlenda Mathe, exhortant d'autres mineurs à remonter à la surface. Les autorités ont décidé qu'aucun officier de police ni aucun soldat ne descendrait dans cette mine abandonnée. 

Une décision justifiée par la présence de gaz dangereux et un risque élevé de perte en vies humaines, selon la porte-parole de la police, Athlenda Mathe. 

"Mais ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que les membres de la communauté interviennent et demandent à aller eux-mêmes secourir ces mineurs illégaux. Alors, nous leur faisons signer des formulaires d'indemnisation afin de nous en dispenser. Nous leur avons expliqué les dangers et les conséquences d'un tel acte".

La mine de Sishen d'Anglo American dans l'ouest d'Afrique du Sud
Une mine à ciel ouvert en Afrique du Sud appartenant au groupe Sishen d'Anglo AmericanImage : PHILIP MOSTERT/epa/dpa/picture alliance

Migrants et mineurs illégaux

Surnommés zama zamas ("ceux qui essaient" en zoulou), ces hommes, souvent venus de pays voisins, travaillent dans des conditions périlleuses dans les mines en Afrique du Sud, un pays riche en minerais.  

Leurs activités illégales sont vues d'un mauvais œil par les compagnies minières comme par les riverains, qui les associent à une hausse de la criminalité. Mais le refus des autorités de venir aux secours des mineurs est mal perçu par les défenseurs des droits humains comme Thembile Botman.

"Si vous aviez écouté la ministre hier, l'arrogance et les propos irresponsables qu'elle a tenus montrent que le gouvernement a l'intention de commettre au moins un génocide. Je veux dire que notre gouvernement a engagé une procédure contre Israël pour ne pas avoir fourni de nourriture à la population. Aujourd'hui, nous sommes en Afrique du Sud. Ce même gouvernement ne peut pas fournir de la nourriture aux gens qui meurent dans ce même pays."

Ce n'est pas la première fois que des mineurs sont bloqués sous terre en Afrique du Sud. En octobre de l'année dernière, plus de 500 mineurs sud-africains étaient restés sous terre pendant plus de 36 heures en raison d'une impasse entre syndicats rivaux. 

Dans les mines artisanales ou illégales, où les conditions de sécurité ne sont pas respectées, les accidents sont aussi souvent la cause de mineurs bloqués sous terre. En octobre 2020, au moins 20 mineurs avaient ainsi péri dans une mine d'or artisanale à Kamituga, dans l'est de la République démocratique du Congo

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent