Des ossements humains africains dans des musées allemands
2 janvier 2024Il s’agit analyser les restes d’environ 1.200 squelettes humains.
Les ossements sont arrivés à Hambourg entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, notamment grâce à une expédition maritime.
Selon les chercheurs du projet qui devrait durer deux ans, les ossements proviendraient des Palaos, en Océanie, de Micronésie, des Samoa, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, toutes, des îles dans le Pacifique.
Les restes pourraient aussi provenir d’Australie mais aussi de trois anciennes colonies allemandes : la Tanzanie, la Namibie, et le Cameroun.
Responsabilité historique
Les ossements étaient conservés dans l’actuel musée des cultures et des arts du monde de Hambourg avant qu’une grande partie soit amenée dans les années 50 et 60 à l’université de Götingen, dans le centre de l’Allemagne.
Les deux institutions veulent donc connaître l’origine concrète de chacun des 1.200 squelettes humains découverts au cours d’un inventaire en 2020, indique la directrice du musée de Hambourg qui ajoute que le musée assume sa responsabilité historique en s’attelant à une tâche qui aurait dû être faite depuis bien longtemps.
L'objectif du projet est de reconstituer le contexte de l'acquisition, les voies de transfert et les circonstances du transfert de Hambourg à Göttingen. Des scientifiques des pays d'origine présumés seront également associés à ces recherches.
Des demandes de restitution ayant été adressées à l'université de Göttingen par l'Australie, les Palaos et la Namibie, les ossements provenant de ces pays, seront traités en priorité, selon le chef de projet Holger Stoecker de l'université de Göttingen.
Des dizaines de milliers d’ossements
Les 1.200 ossements constituent moins de 10% des restes humains dans les musées allemands.
Selon une enquête menée auprès des musées et des universitaires et publiée vendredi, environ 17.000 ossements sont stockés dans les musées allemands.
L’origine de près de la moitié des restes humains est inconnue. Pour le reste, la plupart des squelettes sont originaires de 16 pays de l’Océanie et de 29 pays africains.
Selon la ministre allemande de la culture, les ossements issus de contextes coloniaux n'ont pas leur place dans les musées et collections allemands. Pour la ministre Claudia Roth, le travail de mémoire de l’histoire coloniale allemande implique aussi le rapatriement des ossements humains.