Afghanistan : l'après-2014 se dessine à Bonn
5 décembre 2011Trois ans. Encore trois ans seulement et la communauté internationale se retirera pour laisser les autorités afghanes seules responsables dans leur pays. A Bonn, l'agenda de cette transition doit être réglé dans les détails. C'est ce qu’explique Thomas de Maizière, le ministre allemand de la Défense : « Nous avons défini une stratégie politique et militaire afin que, d'ici la fin 2014, la communauté internationale se soit retirée. Ceci est un message aux Afghans qui doivent prendre en charge leur propre sécurité. »
Environ 130.000 policiers et 175.000 soldats afghans ont déjà été formés par la communauté internationale. Parallèlement, les forces de l'Otan – au premier rang desquelles les Américains - ont commencé à se retirer d'Afghanistan. Les Allemands, avec 5.000 hommes sur place, vont également réduire leur présence à partir de 2012. « Nous sommes en Afghanistan depuis dix ans et cela ne pourrait bien sûr pas encore durer dix ans. C'est pourquoi le but du ministère des Affaires étrangères est d'avoir retiré tous nos soldats d'ici la fin 2014 », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
Corruption notoire
Après 2014, des soldats allemands pourraient rester sur place, mais ceux-ci n'auront plus de mission de combats et s'occuperont essentiellement de formation. Néanmoins, de nombreux experts remettent en question le bien fondé de cette stratégie de retrait. Après 2014, personne ne peut jurer que l'armée afghane sera en mesure d'assurer la sécurité dans le pays et surtout d'empêcher un retour des taliban.
Enfin, dix ans après, le but d'établir une démocratie en Afghanistan apparaît comme un rêve innocent. La corruption notoire du régime du président Karzaï est aussi l'illustration de l'échec de la communauté internationale dans la reconstruction de l'Afghanistan.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Fréjus Quenum