40 ans de prison pour Radovan Karadzic

Vingt ans après les accords de Dayton, qui ont mis un terme à la guerre de Bosnie, Radovan Karadzic a été jugé et condamné à 40 ans de prison. Désormais âgé de 70 ans, l'ancien dirigeant des séparatistes serbes de Bosnie était inculpé de 11 chefs d'accusation. Il a été accusé du massacre de 8 000 hommes et adolescents musulmans à Srebrenica, dans l'est de la Bosnie.

La guerre commence en 1992, lorsque l'armée serbe décide d'attaquer la Bosnie-Herzégovine, qui avait déclaré son indépendance. S'ensuit un conflit intercommunautaire entre Serbes, Croates et Bosniaques. Cet affrontement fera quelque 100.000 morts et 2 millions de déplacés.

Un accusé vu comme un héros

Arrêté à Belgrade en 2008, après onze ans de clandestinité, Radovan Karadzic est transféré aux Pays-Bas. Si ses actes sont considérés comme génocide par la justice internationale, Karadzic fait figure de héros de guerre et de "victime diabolisée" pour de nombreux Serbes. Il a d'ailleurs minimisé son rôle dans le conflit et accusé l'intervention étrangère d'avoir empêché des accords politiques. Dimanche, des centaines de personnes se sont réunies à Pale, près de Sarajevo, pour assister à l'inauguration d'une cité universitaire portant son nom.

Radovan Karadzic qui s'est défendu lui-même a déclaré hier avoir œuvré pour la paix . Il est le plus haut responsable politique à être condamné en Europe par un tribunal international, depuis les procès de Nuremberg contre les dignitaires nazis. Selon son avocat, l'ancien chef politique va faire appel du jugement selon son avocat.